De la vague médiatique à l'écume des jours :
Il y a quelques semaines (le 22 septembre 2011) les média annoncent une possible découverte sensationnelle.. L'évènement donne lieu à un communiqué et même une conférence de presse du CERN validant le sérieux de l'affaire. Joyeux brouhaha dans le cercle des fans de sciences ... Intrigué, je mets en éveil mon sixième sens numérique et je scrute mon agrégateur préféré de blogs scientifiques pointus et bien informés. Beaucoup de commentaires savants et le plus souvent sceptiques (vertu scientifique cardinale) sont publiés le jour même de l'annonce fracassante mais c'est le lendemain qu'apparaît sur un blog spécialisé le billet que je trouve le plus intéressant, il est magnifiquement intitulé ... : "The Phantom of Opera" . Triple coup de chapeau pour un tel chapeau (... enfin titre) ! Il faut en effet savoir que :
i) la collaboration scientifique responsable de la publication de cette mesure surprenante s'appelle Opera (acronyme technique pour: Oscillation Project with Emulsion-tRacking Apparatus ),
ii) que les particules détectées dans cette expérience sont des neutrinos, souvent appelées particules fantômes tant elles sont difficiles à mettre en évidence,
iii) que la "manip" a lieu dans un tunnel creusé sous le Gran Sasso (montagne du massif alpin italien) qui ne doit rien avoir à envier aux mystérieux souterrains du palais Garnier (siège de l'action du roman éponyme de Gaston Leroux).
Mais l'intérêt du billet de ce blog va bien au delà. Sur le plan scientifique il pointe la partie de l'analyse des données expérimentales qui est la plus sujette à caution. Le principe de l'expérience est simple : il s'agit d'une part de mesurer très précisément la distance parcourue par les neutrinos entre un point de départ (un accélérateur du CERN à Genève) et un point d'arrivée (un détecteur sous le Gran Sasso). Il s'agit d'autre part de mesurer leur "temps de vol" depuis le lieu où ils sont produits jusqu'à celui où ils sont détectés. Or la vérité se cache dans les détails : il semble que pour des raisons techniques particulières au mode de production des neutrinos la date précise de leur départ soit mal connue d'où une possible erreur dans la mesure temporelle. Un court article pédagogique a été récemment publié en ligne à ce sujet.
D'un point de vue plus large ce billet "The Phantom of Opera" est aussi très intéressant car il a le mérite d'expliciter les difficultés ou tout du moins les enjeux techniques, économiques voire sociétaux qui ont présidé à la mise en place du projet, à la réalisation de l'expérience, à l'analyse des données recueillies, à leur interprétation et à l'annonce publique des résultats. On rentre là sur le terrain des sciences humaines et la frontière entre objectivité et subjectivité est plus floue mais je trouve qu'aborder la science en train de ce faire de cette manière peut être pertinent particulièrement dans l'exemple choisi ici et dans le cadre que j'ai imaginé pour ce blog. Il me semble en effet que dans l'annonce faite par la collaboration scientifique OPERA il y a sinon plus au moins autant de matière à analyser et exploiter pour les sciences humaines que pour la physique, mais le fantôme de l'Opéra était un roman-feuilleton donc on se dit que l'affaire est ... à suivre!
Mais l'intérêt du billet de ce blog va bien au delà. Sur le plan scientifique il pointe la partie de l'analyse des données expérimentales qui est la plus sujette à caution. Le principe de l'expérience est simple : il s'agit d'une part de mesurer très précisément la distance parcourue par les neutrinos entre un point de départ (un accélérateur du CERN à Genève) et un point d'arrivée (un détecteur sous le Gran Sasso). Il s'agit d'autre part de mesurer leur "temps de vol" depuis le lieu où ils sont produits jusqu'à celui où ils sont détectés. Or la vérité se cache dans les détails : il semble que pour des raisons techniques particulières au mode de production des neutrinos la date précise de leur départ soit mal connue d'où une possible erreur dans la mesure temporelle. Un court article pédagogique a été récemment publié en ligne à ce sujet.
D'un point de vue plus large ce billet "The Phantom of Opera" est aussi très intéressant car il a le mérite d'expliciter les difficultés ou tout du moins les enjeux techniques, économiques voire sociétaux qui ont présidé à la mise en place du projet, à la réalisation de l'expérience, à l'analyse des données recueillies, à leur interprétation et à l'annonce publique des résultats. On rentre là sur le terrain des sciences humaines et la frontière entre objectivité et subjectivité est plus floue mais je trouve qu'aborder la science en train de ce faire de cette manière peut être pertinent particulièrement dans l'exemple choisi ici et dans le cadre que j'ai imaginé pour ce blog. Il me semble en effet que dans l'annonce faite par la collaboration scientifique OPERA il y a sinon plus au moins autant de matière à analyser et exploiter pour les sciences humaines que pour la physique, mais le fantôme de l'Opéra était un roman-feuilleton donc on se dit que l'affaire est ... à suivre!

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