Accéder au contenu principal

Rentré à pied ... de l'espace sidéral

Ou plonger dans le ciel, en sautant juste au bord du vide inter-planétaire ...
L'occasion était trop belle pour ne pas mettre en regard le dernier billet écrit sur ce blog à propos de Neil Amstrong avec l'extraordinaire exploit sportif et technique réalisé hier dimanche par le parachutiste qui est désormais le plus vite, le plus haut et le plus fort de l'histoire de l'aéronautique. Chapeau bas: Herr Felix Baumgartner (et bravo à l'équipe à ses côté)! J'ai choisi d'encapsuler ci-dessous une vidéo en anglais qui fait revivre l'évènement sans les commentaires en français. Ces derniers, notamment les propos de l'astronaute français Jean-François Clervoy sur BFMTV étaient intéressants (je lui emprunte  d'ailleurs, en la modifiant à peine, la jolie formule "rentrer de l'espace à pied"), mais ils couvraient la voix de Baumgartner lorsqu'il prend la parole avant de sauter, et là il s'agit vraiment d'une faute de goût; même si la déclaration de ce dernier avant le grand saut :

 «Quelquefois il faut aller très haut pour se rendre compte combien nous sommes petits»

n'était pas aussi spectaculaire que celle d'Armstrong posant le pied sur la Lune, elle méritait d'être écoutée en direct, comme le son de sa respiration et le reste de l'environnement sonore. Personnellement je retiendrais plutôt les propos suivants tenus en conférence de presse après le retour sur le plancher des vaches :

 «Quand on se tient là au sommet du monde, on devient si humble... 
La seule chose que l'on souhaite, c'est de revenir en vie». 




... puis sortir d'une vrille transsonique pour traverser le mur du son

Pour ceux qui ne sont pas convaincus de l'intérêt scientifique de cet exploit je leur soumets cette brève déclaration de Patrick Baudry ou je leur propose de lire par exemple cet article du Figaro dont je tire ce commentaire de Jean-François Clervoy :

«Le moment le plus critique pour Baumgartner a été lors de la phase transsonique, à des vitesses un peu avant et après le mur du son, explique Jean-François Clervoy, astronaute français à l'Agence spatiale européenne (ESA). À partir de Mach 0,95, il n'a pas encore dépassé la vitesse du son, mais les écoulements de l'air autour de son corps sont très instables, avec des zones où ces écoulements sont déjà supersoniques et d'autres non, ce qui crée des instabilités que même le meilleur spécialiste de la chute libre serait incapable de contrôler. C'est à cause de cela qu'il est parti dans une vrille assez impressionnante, pendant laquelle il a toutefois réussi à ne pas perdre connaissance.»


L'Histoire ne précise pas (encore?) comment Baumgartner s'est sorti de cette vrille ... Reste cette vidéo extraordinaire prise depuis une caméra fixée sur son scaphandre qui montre la vrille (dont le   TC est approximativement entre 1:05 et 1:25) du point de vue du chuteur, commenté cette fois en allemand (clin d'œil à sa langue natale ;-)! 

source : LiveLeak.com

Le mieux dans cette situation très critique d'après Clervoy, qui s'est entraîné pour le même genre d'exploit, est de ne rien faire (*)! Reste à garder son sang froid et supporter l'accélération due à la rotation pour ne pas perdre connaissance afin de garder le contrôle de sa chute; cela semble avoir été le cas de Baumgartner! Il a donc pu stabiliser son mouvement et poursuivre son accélération jusqu'à la vitesse limite de 1342 km/h semble-t-il. Un tel exploit justifie je crois l'expression employée précédemment de parachutiste "le plus fort". Pour ce qui est d'être le plus vite et le plus haut, les chiffres (Mach 1.24 et 39045 m) parlent d'eux même.

(*) Il me semble pourtant que sur la vidéo on voit clairement un mouvement volontaire et coordonné des bras de Baumgartner juste avant sa sortie de vrille ...

//le titre de ce billet a été légèrement modifié le 26/05/13 (précédente version : Rentré à pied ... des étoiles)












Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L'accélérateur de particules ... éclipsera l'éclat du Créateur *

Vous souvenez vous de la découverte du boson de Higgs, la dernière particule élémentaire du modèle standard de la physique de l'infiniment petit ? L'annonce fut faite en fanfare le 4 juillet 2012 au LHC (Large Hadron Collider) le plus grand accélérateur de particules (27 kilomètres de circonférence...) construit à ce jour sur Terre (par le Centre Européen de Recherche Nucléaire à cheval sur ou plutôt sous la frontière franco-suisse). Eh bien demain lundi 16 octobre 2017, c'est un tout autre genre d'accélérateur qui pourrait bien faire parler de lui. Il aurait été fabriqué dans l'espace par la nature, il y a probablement 130 millions d'années si l'on en croit des informations cohérentes recoupées à partir de différentes sources (plusieurs tweets émanant d'astronomes professionnels et du télescope Hubble et différents sites internets d'observatoires astronomiques) qui le localiseraient dans la galaxie NGC4993. Il s'agirait d'un sursaut g...

Bienvenue Proxima Centauri b !

La petite soeur du Soleil a (au moins) un enfant  A une distance de 1.295 parsecs , la naine rouge Proxima Centauri (α Centauri C , GL 551 , HIP 70890 , ou simplement Proxima) est l'étoile la plus proche du Soleil et l'une des étoiles de faible masse les mieux étudiés. Elle a une température effective de seulement 3050 Kelvin, une luminosité de l'ordre de 0,1 % celle du soleil, un rayon mesuré de 0,14 rayon solaire  et une masse égale à 12 %  de masse solaire. Bien que Proxima est considérée comme une étoile modérément active, sa période de rotation est d'environ 83 jours et son niveaux d'activité et sa luminosité dans le domaine des rayons X sont faibles et comparables à celle du Soleil. De nouvelles observations révèlent la présence d'une petite planète en orbite autour de Proxima avec une masse minimale de 1,3 masses terrestre et une période orbitale de 11,2 jours. Son demi-grand axe orbital est de 0,05 unité astronomique, avec une température d'équi...

A environ 70 minutes-lumières de la Terre, la sonde Cassini a disparu ...

... dans les hautes couches de l'atmosphère saturnienne. Suivre l'événement  en direct de la Nasa  !   La bande annonce grandiose (par l'artiste digital Erik Wernquist ) de l'événement diffusée par la NASA avant le jour J. //Mise à jour du samedi 16/09/17 Un montage des derniers instants de la sonde Cassini tels qu'il ont été vécu (et retransmis en direct) par les ingénieurs et les scientifiques de la NASA Visualisation des derniers signaux radio envoyés par la sonde Cassini à 13h55  (heure française)   ce vendredi 15/09/17 . Evidemment la présentation en direct des derniers signaux de la sonde, sous la forme un peu absconse d'une transformée de Fourier dont le pic central décroit inexorablement, était un peu décevante pour le grand public mais ne boudons pas l'agence spatiale américaine qui a fait tout son possible pour partager avec le monde entier son émotion ! Pour se souvenir de la mission Cassini-H...